mercredi 20 juillet 2016

Pour Christian : le témoignage d'Olivier


« Christian nous a quittés ».

Dit comme ça, cela sonne comme la dernière réplique d'une mauvaise pièce. On a envie de dire, « non mais attendez il reste du texte, ça peut pas se terminer comme cela, il manque une scène... ». Et puis, force est de constater que Christian est effectivement parti, en improvisation, nous laissant là, incapable d'imaginer une suite à l'histoire, sans partenaire.

On se retourne, on le cherche en coulisse, mais il ne nous reste que le souvenir de son passage sur scène, à nos cotés, la légère tension que l'on pouvait éprouver en attendant sa réplique... Allait-il partir dans une de ses fameuses « Castelinades », sa marque de fabrique, qui rendait le jeu avec lui un tout petit peu plus aventureux, glissant, imprévisible ? Mais on savait que quoi qu'il arrive, on pourrait se raccrocher à son regard, sa présence, son énergie, sa densité. Il était là, avec nous. Sur scène ou à coté.

C'est maintenant qu'il s'est éclipsé que l'on mesure le chemin parcouru ensemble, réunis par cette passion du spectacle vivant, théâtre évidemment, mais également chant, guitare,... bref cette envie dévorante de vibrer sur scène, de se glisser dans des peaux qui ne sont pas les nôtres, d'essayer de ressentir différemment, et au final, de transmettre de l'émotion...

Oui, je suis heureux d'avoir partagé ces moments de vie avec toi Christian.
Mais quand même, … j'ai envie de te dire :
« C'est un peu court, jeune homme !
On pouvait (encore) dire... ... bien des choses en somme... »

mardi 19 juillet 2016

Christian est parti...

Avec Christian, les Aériens perdent l'un des leurs qui fut présent dès le début de l'aventure, naviguant sans complexe de Reggiani à la mémorable Chanson pour Moralès, ou incarnant le Bartholo du "Barbier de Séville", geôlier de la belle Rosine auquel il apportait l'humanité nécessaire pour qu'on ne le déteste pas tout à fait. Par la suite, il mit au service de multiples rôles son incroyable présence, sa "vis comica" légendaire et l'émotion dense dont il était capable. Tour à tour diseur de poèmes érotiques, directeur de casting, amant, chef de gare... il fut aussi Frank, le professeur de Rita, le personnage qui lui collait peut-être le plus à la peau et qu'il incarna plus d'une vingtaine de fois.

A tous ces souvenirs en plateau, où tes "castelinades", cher Christian, donnaient parfois des sueurs froides à tes partenaires, s'ajoutent ceux qui se sont créés à côté, dans les coulisses ou lors de moments conviviaux entre "théâtreux". Chacun de nous a pu y ressentir ta joie de vivre, ta simplicité, ta générosité, ton sens de l'amitié. Depuis hier où la nouvelle de ton dernier voyage nous est parvenue, toutes ces images remontent une à une à la surface de notre mémoire, où elles se bousculent et nous étreignent le coeur. Le fait que tu aies vécu tant d'autres vies sur scène ne rend pas la fin de la tienne moins insupportable. Adieu, Christian.

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Sur la page Facebook des Aériens, un album avec des photos de Christian est en construction.